UN MAUVAIS PLI EST SI VITE PRIS OU LES MALFACONS DU CONSERVATOIRE

http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/01/03/les-mauvais-plis-du-conservatoire-d-aix-en-provence_4342511_3246.html?xtmc=aix_en_provence&xtcr=2

Le Grand Théatre   comme le Conservatoire ou le « mur végétal » démesuré sont autant de manifestations grandioses et onéreuses  d’un urbabisme aixois de prestige soucieux avant tout d’être « contemporain » .Contemporaine , au sens propre du terme ,  toute oeuvre d’art produite par notre époque l’est . Il faut donc comprendre soucieux avant tout de correspondre au dernier canon de la mode de l’axe Tokyo Los Angeles

Certes les aménagements interieurs du conservatoire , tel l’auditorium , sont souvent de qualité Mais ils l’eussent été tout autant au coeur de bâtiments moins staliniens , et faire appel a d’honnêtes artisans provencaux plutot qu’à des artistes au génie décoiffant venus du bout du monde aurait sans doute occasionné moins de malfaçons .

Réalisé par l’architecte japonais Kengo Kuma  le conservatoire de musique et de danse « détient en effet un drôle de record. Pas moins de 10 500 réserves ont été inscrites dans le procès-verbal de réception du bâtiment, fin août 2013, liées à des prestations non réalisées ou non exécutées selon les règles de l’art. Avec une surface de plancher de 7 400m2, on aurait dû en dénombrer quelques centaines.

Jonctions fantaisistes, alignements approximatifs, traces indélébiles, rafistolages… : à Aix, pour qui veut bien être attentif, les imperfections de la façade sautent aux yeux. Si, pour certains édifices en pierre, tel celui du Grand théâtre de Provence de Vittorio Gregotti, les imprécisions ne nuisent pas à la qualité d’ensemble ( ce n’est pas mon avis NDLR ), l’assemblage en plaques d’aluminium anodisé voulu par Kengo Kuma se devait d’être irréprochable. Elaboré sur le principe d’un origami (l’art du pliage du papier au Japon), il s’étend sur 8 000m2 et comporte quelque 1 400 modules, pour la plupart dissemblables. » explique Jean Jacques La Rochelle, le redateur de Monde

Le gros oeuvre a  cependant été validé en septembre comme prévu pour faire plaisir au maitre d’oeuvre , la SEMEPA , alors même que la façade est gravement fautive .

Kengo Kuma explique « la façade est d’une nature très différente de qui se fait ici d’habitude .Au Japon elle ne serait pas considérée comme particulièrement difficile » .

Question : pourquoi alors l’avoir tenté ici ?

Platon dans sa « Republique » écrit qu’il a « imaginé cette cité idéale en suivant le gré de son imagination comme un architecte qui fait les plans d’une maison sans se préoccuoer de savoir s’ils seront viables  » . La tendance des architectes stars  à suivre les envolées de leur imagination sans souci du détail , de l’entretien , de la pérennité de ce qu’ils construisent n’est donc pas elle « contemporaine » .

On serait pleins d’indulgence pour  ce rêve origamique matiné d’utopie platonicienne s’il n’avait déja coûté la bagatelle de 16 millons d’euros  ….

A propos catherinerouvier

Diplomée d'Etudes Supérieures en droit public et sciences politique, docteur d'Etat, Maitre de Conférences à l'Université , Avocat , Conseillère d'Aix en provence et du Pays d'Aix, aquarelliste, écrivain .
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